Il y a des amitiés que l’on croit indéfectibles simplement parce qu’elles ont traversé les années. On se persuade qu’elles sont solides, non pas par ce qu’elles nous apportent au présent, mais par le poids du passé qui les accompagne. Pourtant, avec le temps, certaines relations changent, s’effilochent, se teintent d’une lassitude que l’on refuse de voir. On s’accroche, non pas parce qu’elles nous nourrissent encore, mais parce que l’idée de les perdre nous effraie.
Et puis, un jour, sans prévenir, une prise de conscience éclate. Un regard extérieur, une situation anodine, une émotion fugace… Il suffit d’un moment de lucidité pour comprendre que ce lien, que l’on pensait inébranlable, ne nous élève plus. Pire encore, il nous alourdit. Il nous enferme dans une version de nous-mêmes qui ne nous ressemble plus.
Ce n’est pas toujours un conflit qui marque la fin d’une amitié. Parfois, c’est juste une évidence silencieuse : celle que l’on a grandi différemment, que l’on aspire à autre chose. Ce n’est ni un échec ni une trahison. C’est simplement la vie qui suit son cours et qui nous rappelle que l’on a le droit de choisir les relations qui nous font du bien.
Alors, il faut parfois avoir le courage de lâcher prise. Non pas dans l’amertume ou le regret, mais avec gratitude pour ce qui a été et avec sérénité pour ce qui viendra. Parce qu’une amitié, ce n’est pas une question de durée, mais d’épanouissement mutuel.

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