Jour 4
Ce matin-là, nous avons pris une décision de dernière minute, et ce fut sans doute l’une des meilleures du voyage : partir en excursion vers Sintra et le fameux Palais de Pena. Le départ était fixé à 8h, et nous nous sommes retrouvés dans un petit groupe guidé par une femme formidable – drôle, chaleureuse, et passionnée. Originaire d’une petite ville près de Nazaré, elle connaissait le Portugal dans ses moindres détails et partageait ses anecdotes avec une énergie contagieuse.

La route nous a menés vers les montagnes de Sintra, peu à peu enveloppées par une brume mystérieuse. Le sommet se cachait dans un voile de nuages, comme si la nature elle-même voulait préserver la magie du lieu. En approchant, la silhouette du palais apparaissait, colorée et presque irréelle, flottant entre ciel et terre.

Avant d’atteindre le palais, nous avons pris le temps de découvrir la ville de Sintra, blottie au flanc de la montagne. Ses ruelles pavées, ses façades anciennes et son atmosphère intemporelle nous plongeaient dans un décor de conte. Nous nous sommes arrêtés dans une pâtisserie locale pour déguster une spécialité de la région : les travesseiros, de délicieuses douceurs feuilletées garnies d’amandes et de crème. Encore tièdes, sucrées juste comme il faut, elles fondaient en bouche et ajoutaient à ce moment une touche de réconfort irrésistible.

Tout semblait réuni pour faire de cette journée un souvenir inoubliable : la brume, les saveurs, l’histoire et ce sentiment d’être transporté dans un autre monde.

Après avoir savouré nos travesseiros, nous avons repris la route, guidés par notre accompagnatrice qui connaissait chaque recoin de la région. Direction : le bout du monde. C’est ainsi qu’elle nous a présenté Cabo da Roca, ce lieu mythique où « la terre s’arrête et l’océan commence ».

Devant nous, s’étendaient des falaises abruptes, balayées par le vent, plongeant dans l’immensité de l’Atlantique. Le spectacle était presque irréel. Le bleu profond de l’océan se mêlait au vert des collines, et ce contraste donnait l’impression d’être dans un tableau vivant. Nous sommes restés quelques instants en silence, simplement à contempler ce décor à couper le souffle, comme suspendus hors du temps.

Notre aventure nous mena ensuite à Cascais, charmante ville côtière au passé de village de pêcheurs, aujourd’hui station balnéaire prisée. Ses rues élégantes et animées résonnaient d’un mélange entre authenticité et douceur de vivre. Nous nous sommes arrêtés pour un repas inoubliable : un bar frais (sea bass), pêché la veille, simplement grillé et assaisonné de sel. La chair délicate, parfumée d’iode et de feu de bois, était sans doute le poisson le plus savoureux de tout notre voyage.

Enfin, pour clore cette journée déjà magique, nous avons pris la direction du Palais de Pena. Perché au sommet des montagnes de Sintra, entouré d’une forêt luxuriante, ce palais semblait sorti d’un rêve. Les jardins abritaient une incroyable diversité d’arbres et de plantes venus des quatre coins du monde, témoignage de la curiosité botanique d’un roi visionnaire.

Et puis, soudain, il apparut : ce palais coloré et fantaisiste, mélange d’architecture romantique, gothique et mauresque, dressé fièrement au-dessus des nuages. Chaque terrasse offrait une vue panoramique sur la vallée et sur l’océan lointain. Ses murs jaunes, rouges et bleus, ses tours extravagantes et ses détails artistiques racontaient l’histoire d’un Portugal riche et poétique.

Aucun mot ne peut réellement traduire l’émotion ressentie devant ce spectacle. Le Palais de Pena n’est pas seulement un monument : c’est une œuvre d’art vivante, suspendue entre ciel et terre, qui laisse une empreinte indélébile dans la mémoire.

E.

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