mes pensées, mon miroir.

Jour 3

Il est des endroits que les mots peinent à traduire et où les photos, malgré leur beauté, semblent encore trop limitées. Aujourd’hui, nous avons découvert Sete Cidades, à l’ouest de São Miguel, et j’ai eu l’impression de toucher du regard un fragment d’éternité.

Les routes étroites s’enroulaient autour des montagnes, bordées d’hortensias aux couleurs infinies. Chaque virage ouvrait une nouvelle fenêtre sur un paysage irréel : des vallées verdoyantes, des pâturages où paissent tranquillement les vaches, des collines douces sculptées par le temps. Et puis soudain, le spectacle s’est offert à nous : les lacs de Sete Cidades, lovés dans l’écrin d’un ancien volcan. L’eau miroitait sous le ciel changeant, passant du bleu profond au vert émeraude selon la lumière.

Le silence, seulement troublé par le souffle du vent et le cri lointain d’un oiseau, donnait au lieu une aura mystique. Je me suis sentie minuscule face à cette immensité, mais paradoxalement plus vivante que jamais. Si le paradis existe, j’imagine qu’il ressemble à cela : une harmonie parfaite entre ciel, terre et eau, où le temps semble suspendu.

Nous avons marché le long des sentiers fleuris, respiré l’air humide chargé de parfums sauvages, et laissé nos regards se perdre dans l’infini. À chaque instant, j’avais envie de graver cette beauté dans ma mémoire, consciente que même les plus belles photos ne pourraient en restituer la magie.

Ce jour restera comme une parenthèse sacrée, une rencontre avec la nature dans ce qu’elle a de plus pur, de plus grandiose.

E.